UNTIL DAWN

 
Le Deal du moment : -56%
Ampli Home Cinema Denon AVR-X1700H à 349€
Voir le deal
349 €

 :: Characters :: Fiches :: Fiches personnages Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Tsubasa Akan | Yakuza [Validée]
avatar
Invité
Invité



Mer 4 Oct - 18:18
Nom & Prénom
Race : Tsuru - Esprit grue
Sexe : Mâle
Âge : 20 ans
Anniversaire : 03/12
Nationalité : Japonaise
Classe sociale : Basse chez les humaines - Haute chez les esprits
Groupe : Yakuza
Métier : Styliste/Couturier en freelance
Sexualité : Aucune de définie
Loisirs : Enquiquiner tout le monde, être là où il ne faut pas, faire le troll sur le tchat, un bon petit emmerdeur de première catégorie.
Pseudo sur Kaibyou : Milkshake
Particularité : C'est une grue. C'est un mâle, aussi. Moins crédible celle-là.
Avatar : Tsurumaru Kuninaga - Touken Ranbu
Mental
Comprendre Tsubasa, c'est comme tenter de s'ouvrir les veines avec une petite cuillère. C'est un exercice aussi difficile que stupide et, même si certains y songeront, ceux assez fou pour tenter l'expérience lâcheront rapidement l'affaire. Loin d'être une personne très compliquée, Tsubasa est plutôt volontairement imprévisible et insaisissable. De quoi rendre dingue même le plus grand des sages... Même les esprits scientifiques s'étant penchés sur son cas ignorent toujours s'il est un idiot ou un génie. Du point de vue de l'intéressé, il pense plutôt danser sur un pied comme sur l'autre. S'il se vantera d'être magnifique, gracieux et élégant, vous aurez très vite tendance à fermer les yeux pour finalement, n'entendre qu'un éternel enfant. C'est peut-être sa simplicité d'esprit qui font de Tsubasa Akan un être bienfaiteur et sincèrement bon.

Imprévisible.

Quand on fréquente Akan, on ne rêve plus que d'une seule chose : apprendre à l'anticiper. Tsubasa apparaît toujours à l'improviste, subitement, transportant avec lui l'impression de toujours sortir de nulle part. Vous aurez bon lui demander de se manifester avant de débarquer comme une fleur, il n'en retiendra jamais rien. Pour sa défense, c'est dans sa nature de créature du folklore japonais d'être imprévisible. Cela n'empêche pas qu'il a toujours le don d'apparaître pile à ce moment opportun, au moment où on désire le moins au monde voir sa petite bouille apparaître dans l'espace entre-ouvert de la porte... Si vous vous retrouvez dans une situation humiliante par exemple, fort à parier que Tsubasa débarquera pile à ce moment-là. Oui, on devient très vite parano avec le Tsuru. Il est d'autant plus énervant, que non seulement il connaît nombreux de vos petits secrets et de vos pires hontes, mais en plus, si vous êtes humain, vous n'aurez peut-être pas le souvenir qu'il était là à « ce moment-là »... Il est si difficile de se souvenir d'un être n'existant qu'en partie dans le monde que nous connaissons ! Embêtant, n'est-ce pas ? Pire encore que ses apparitions non désirées, le jeune homme peut très vite tourner une situation déjà compliquée à la base en une véritable catastrophe. S'il suit d'ordinaire le court des événements en bon spectateur, il lui arrive de se montrer acteur dans les cas extrêmes. Le plus souvent, son intervention chamboule la situation plus qu'elle ne la guérit... Mais, étrangement, tout fini toujours par s'arranger. Après tout, Tsubasa est une créature du Bien.

Insaisissable.

Tsubasa est conscient de sa condition de créature surnaturelle. Il sait que les humains qu'il rencontre peuvent rapidement l'oublier, du moins, s'il n'établit aucun contact physique avec eux. Ce pouvoir est indépend de la volonté de l'être bienfaiteur. Tsubasa n'a jamais considéré ce phénomène comme une malédiction. Bien au contraire ! Le Tsuru est toujours distant avec les nouvelles personnes qu'il rencontre. Il refuse catégoriquement d'être touché. Tout ça, dans le seul but de se payer, par la suite, la tête des gens en évoquant des moments particulièrement gênants ou insolites de leur vie privée. Sauf que, ces même personnes n'auront peut-être pas la moindre idée de qui est ce fameux garçon aux yeux dorés et, se retrouveront bien embarrassées face aux révélations cruellement exactes de ce dernier... Bien évidemment, il suffirait de toucher directement l'oiseau rare, d'établir un contact avec lui par la force ou par la ruse. Je ne peux que vous souhaitez bon courage ! Tsubasa est un dieu dans l'art de l'esquive et de la fuite. Il vous filera toujours entre les doigts, un peu comme si vous essayiez d'attraper du sable à mains nues. Toujours vêtu de blanc, on pourrait presque croire que l'esprit bienfaiteur ne craint pas la saleté... Bingo ! Aussi impressionnant et légèrement inutile soit-il, ses vêtements sont toujours propres et éclatants de blancheur. Oui, oui, Tsubasa sait aussi se montrer insaisissable pour les tâches et la saleté... En plus d'utiliser une très bonne marque de lessive.

Bienfaiteur.

Derrière son jeune âge, ses blagues désespérantes et sa quête quotidienne de jeux, Tsubasa n'en reste pas moins une créature surnaturelle destinée à contribuer au bonheur des humains. S'il essaye d'aider les autres en les conseillant, en les faisant tout simplement rire ou en leur offrant une démonstration d'une de ses danses gracieuses, ce ne sont là que des petites choses qu'il réalise de son propre vouloir. En réalité, Tsubasa est un véritable porte bonheur. Ceux qui le fréquentent et, particulièrement ceux qui le touchent, auront tendance à avoir de la chance. De même, que sa simple présence dans les environs préservent légèrement la santé et favorise les sentiments positifs comme l'amour. Bien évidemment, tout cela n'est qu'une influence positive qui ne fonctionnera que sur des êtres réceptifs. Si la nature de Tsubasa est celle d'un être bienfaiteur, il y a néanmoins une ombre au tableau. Le Tsuru a tendance à très mal dissocier le mal et le bien. Il ne porte jamais de jugement sur les autres et apporte son aide et son énergie positive à tous ceux en ayant besoin. Ainsi, Tsubasa apportera santé, chance et amour à des enfants hospitalisés comme à une bande de Yakuza préparant leur prochain gros coup.
Physique

Tsubasa est comparable à un mirage. Quelque chose qu'on ne peut admirer que de loin, qu'on ne peut pas toucher. Quelque soit son occupation, Tsubasa se montre élégant et gracieux dans chacun de ses mouvements. Il danse avec les saisons, accompagne le vent, incarne l'harmonie en s'accordant à la perfection avec le monde qui l'entoure. Un être élégant et gracieux, éternellement vêtu de blanc. Un être insaisissable, lointain et irréel. Un simple rêve qu'on oublie une fois réveillé. C'est bien souvent le sort qu'on réserve aux souvenirs liés au jeune homme. C'est ainsi, il n'est peut-être qu'un mirage en fin de compte...

Dans un premier temps, vous oubliez tout de son apparence physique comme la merveilleuse couleur dorée de ses prunelles, les traits fins de son visage, ses cheveux blancs comme la neige, sa silhouette fine et élancée, ses vêtements traditionnels japonais d'une grâce et d'une richesse digne d'un seigneur. Puis, c'est au tour de sa voix de disparaitre. Une voix étonnamment masculine et assurée malgré la fragilité que peuvent inspirer sa beauté et sa carrure au premier abord. Choses que vous avez déjà oublié. Enfin, vous perdez tous vos souvenirs le concernant. Il vous a probablement aidé, guidé, conseillé et pourtant, vous l'ignorez. Comme si, jamais vous n'aviez rencontré Tsubasa Akan, l'homme vêtu de blanc.

Pour qu'un humain se souvienne d'un Tsuru, il doit obligatoirement le toucher. Sans un simple contact physique, il est impossible pour le commun des mortels de se souvenir d'un esprit comme Tsubasa.

Pour le reste...

Le jeune homme aux cheveux de neige n'a aucune ambition, aucun objectif particulier. Ses journées se résument à se promener, à observer les autres habitants des alentours de Tokyo et, à réclamer de la nourriture ou un endroit où passer la nuit aux rares personnes avec qui il a déjà tissé un lien amical. Profiteur ? Non. Disons plutôt qu'il estime être une vénérable créature. On a quand même fait mieux, en terme de divinité... Ses goûts ne sont guère difficiles à deviner : il aime la musique, la danse et la nourriture. S'il adore ne rien faire en particulier, il se prête volontiers à toutes activités avec enthousiaste pour le peu qu'on le motive. L'idéal si vous avez la flemme de passer un coup de balais est de repérer l'esprit japonais dans le coin. Ah pardon, vous êtes peut-être humain et, vous ne savez peut-être déjà plus qui est Tsubasa... Vous devriez le toucher, ses cheveux sont aussi doux que le duvet d'un oiseau. Si le Tsuru n'est pas réellement irresponsable, il n'en est pas très loin. Disons qu'il n'a jamais eu à assumer une quelconque responsabilité dans sa vie. Les gens l'oublient le plus souvent, ce qui lui évite de leur être redevable.

Depuis qu'il fréquente les Yakuza, Tsubasa transporte presque toujours avec lui un katana logé dans un magnifique fourreau. C’est sa marque d’appartenance au clan Higanbana. Il est impossible de deviner s'il est capable de l'utiliser en combat ou, si l'arme n'est qu'une simple décoration venant compléter la magnifique tenue traditionnelle japonaise blanche qu'il porte la plupart du temps. Tsubasa n'inspirant aucunement l'hostilité, on l'imagine très mal manier une arme. Après tout, il est plutôt du genre à fuir les problèmes et à vite se faire oublier...

Le Yakuza Blanc
Nom du Pouvoir : Tsu-Rules
Nature du Pouvoir : Don
Costume : Qu'il porte une tenue traditionnelle, plus proche de sa nature d'esprit, un costard à la Yakuza ou une tenue parfaitement à la mode tokyoïte, elle sera toujours majoritairement blanche. Son surnom de "Yakuza blanc" vient de là. Il fabrique quasi toutes ses tenues.
Description :
Un Tsuru est un être lié au monde des esprits. Il n'existe qu'en partie dans le monde des vivants. Comme il n'est pas attaché à notre monde, à sa réalité, il est très difficile pour un humain ordinaire de se souvenir de Tsubasa. Dire qu'un Tsuru est en équilibre sur la frontière entre les deux mondes n'est pas exagéré. Cette proximité avec la mort oblige les êtres comme Tsubasa à se montrer particulièrement stable dans leurs émotions, de sorte à ne pas se faire appâter par les esprits du mal dans l'au-delà. Dans le cas de notre esprit grue, c'est le côté enfantin de Tsubasa qui le protège contre les émotions néfastes et négatives.

Le pouvoir de l'oubli du jeune Akan affecte tous les êtres humains qu'il rencontre. Ce pouvoir passif, indépendant de la volonté du Tsuru, efface tous souvenirs de lui de la mémoire des autres et ce, de manière irréversible. Ainsi, la seconde rencontre avec Tsubasa devient une nouvelle première rencontre... Sauf pour l'être blanc. Pour qu'un humain se souvienne de l'esprit bienfaiteur, il faut impérativement qu'un contact physique s'établit. Le toucher, c'est comme confirmé qu'il existe bel et bien dans notre monde. De même, qu'un humain ayant une relation étroite avec Tsubasa ne pourra pas l’oublier facilement. Plus les sentiments envers le Tsuru sont forts et sincères, moins il est possible de l'oublier.

En tant que Tsuru, Tsubasa possède également le pouvoir de reprendre son apparence originelle de grue du Japon. Cette transformation est instantanée et ne requière que le besoin ou l'envie de reprendre cette apparence. Il arrive également que le jeune homme se transforme, un peu malgré lui, en animal lorsqu'il est particulièrement gêné ou apeuré. Certains rougissent, Tsubasa se change en grue, chacun son truc. On peut aussi vanter le fait qu’un esprit bienfaiteur comme notre Tsubasa peut vivre  1 000 ans. On dit aussi que les Tsuru ne choisissent qu'un seul partenaire dans toute leur vie et qu'elles font de bonnes épouses ! Rappelons tout de même que notre Tsuru est un mâle. Ce qui ne l’empêche pas d’échapper aux idées reçues.


Présent

Depuis que Tsubasa a prit son envol, quittant une bonne fois pour toute Hokkaido, il a longtemps erré avant de finalement faire ce que tout « jeune » aurait fait : rejoindre une grande ville. Son choix pour Tokyo était tout fait, Tsubasa voulait voir du monde, voulait découvrir cette capitale dont il a tant attendu parler. Peu après son arrivé à Tokyo, il fera la rencontre de Tatsumi Hatakeyama, leader des Yakuza Higanbana. Protégé par Tatsumi qui le considère comme une sorte de porte-bonheur-mascotte-grue, Tsubasa squattera les Yakuza jusqu'à être considéré comme l'un des leurs - Enfin, seulement par ceux qui se souviennent de lui...

Loin de réellement mener une vie de Yakuza, Tsubasa est un esprit errant, passant le plus clair de son temps dehors, se baladant dans la campagne comme en ville. Il aime faire des rencontres, aller vers les personnes seules ou isolées, leur accordant sa présence bienfaitrice le temps d'une rencontre. Seulement le temps d'une rencontre. Ensuite, Tsubasa laissera sa magie opérée, s'effaçant à jamais de la mémoire de l'humain rencontré. C'est ainsi qu'il se protège des Hommes. Si Tsubasa les adore plus que tout, il en a également instinctivement peur.

Quand il n'est pas perché en haut d'un immeuble ou perdu au fin fond de la campagne tokyoïte, Tsubasa pratique son art. Il confectionne des prêt-à-porter haut-de-gamme, des créations originales ou influencées par la mode de Tokyo. C'est notamment sa passion pour la mode qui le pousse à régulièrement arpenter les alentours de Shibuya. Le Tsuru fabrique aussi des vêtements pour le clan Higanbana. Une grande partie des splendides costards des Yakuza sont nés de ses petites mains ! L'esprit grue a toujours rêvé de voir de ses propres yeux les défilés de mode des soirées prestigieuses des Tours 109, notamment pour imaginer ses créations être portés par les mannequins défilant avec grâce sur scènes, sans jamais réellement trop approcher l'endroit qu'il juge dangereux. Fou serait le Tsuru choisissant de lui-même de s'enfermer dans un bâtiment aux issues incertaines avec une foule d'humains...
Histoire
Connaissez-vous la légende des mille grues ? Elle raconte que si on plie mille grues en papier dans l'année, qu'on les lie toutes par un lien, un vœu de bonheur, de santé, ou d'amour sera exaucé. Mais parfois, le vœu ne se réalise pas et, un Tsuru apparaît à la place.

Mon histoire commence lors d'un hiver mordant à Hokkaido, aux abords du lac Akan. Je n'avais rien de particulier à cette époque, ou du moins, rien de plus que les membres de ma famille et de mon groupe. Je n'étais qu'un grand oiseau en migration, une grue du Japon plus exactement. Encore jeune, je fêtais ma troisième venue à Hokkaido, le troisième hiver de ma vie. Plutôt que de danser avec mes congénères, de choisir une femelle à charmer afin de lui glisser la douce demande de m'accepter à ses côtés pour le reste de notre vie, je m'étais éloigné de mon groupe, à la recherche de quelqu'un... Les deux hivers précédents, lors de notre venue à Hokkaido, une humaine nous avait offert de la nourriture. Durant tout notre séjour, elle nous avait apporté du poisson frais ce qui, nous avait permis d'apprécier pleinement la saison sans se soucier de nos estomacs respectifs. Mais cette année, l'humaine n'était pas au rendez-vous.

Pour avoir survolé un grand nombre de fois les abords du lac Akan, je savais qu'il y avait quelques maisons humaines non loin de notre lieu de rassemblement. Je cherchais l'humaine généreuse afin qu'elle soit mise au courant de notre venue. J'espérais ainsi, qu'elle nous offrirait un véritable festin. Au bout de la troisième maison, j'avais reconnu avec peine, au travers de la vitre d'une fenêtre, cette femme si gentille et si rayonnante autrefois. Son visage avait perdu son éclat passé. Ses lèvres ne semblaient plus avoir la force de sourire. Ses yeux brillaient toujours de larmes qu'elle semblait condamnée à retenir au mieux. Je n'aurais pas dû comprendre son chagrin. Je n'étais qu'un simple oiseau en quête de nourriture et, pourtant...

Mille grues pliées dans un papier blanc étincelant étaient ensemble attachées à un magnifique fil d'or.

Cette incroyable guirlande était accrochée, à plusieurs reprises, sur le mur principal de la bâtisse. Un vœu. Une prière. Il me suffisait de regarder ces grues de papier pour entendre la prière de la femme, seulement... Il était déjà trop tard. Son enfant ne pouvait plus guérir de la maladie qui le frappait, mais il n'en souffrirait plus jamais non plus. J'étais arrivé trop tard. Cette femme avait tant fait pour votre groupe et en retour, j'étais arrivé en retard... Même si je n'étais pas capable de vaincre une maladie, cette sensation d'être arrivé trop tard m'avait dévasté. Je n'étais qu'un simple oiseau. Pourtant, j'avais reçu une bénédiction. J'avais fait un pas. Sur le moment, j'ignorais que je venais de bouleverser mon existence, de mettre un pied dans l'autre monde. Durant un court instant, je m'étais retrouvé sur la frontière séparant les deux mondes, celui que nous connaissons si bien et son reflet Shinkai, le monde des divinités et des esprits. Je devais faire quelque chose. Je devais venir en aide à cette humaine. Je pouvais faire quelque chose...

Les Tsuru sont des esprits bienfaiteurs. Ils ont une influence positive sur notre monde. Ils apportent la chance, la bonne santé et l'amour aux humains qui les aperçoivent et, davantage à ceux qui arrivent à les approcher suffisamment pour les toucher. Les Tsuru s'éveillent dans le cœur de certaines grues, quand ces dernières se mettent subitement à entendre les vœux et les prières des humains. Ces êtres du Bien ont aussi d'autres capacités, comme celle de prendre apparence humaine.

Je suis un Tsuru. Mais à cette époque, j'étais jeune, inexpérimenté et terriblement maladroit. Je ne voulais que venir en aide à cette pauvre femme. J'ignorais qu'en prenant une forme humaine, je changerai à ce point. Pas seulement d'apparence, c'est aussi tout mon être qui se transforma. Il est impossible de ramener un mort à la vie, alors... Dans l'espoir de la consoler, de lui rendre un peu ce que la maladie lui a dérobé, j'ai pris l'apparence d'un enfant humain. Néanmoins, je ne pouvais pas savoir par avance que je perdrais alors la mémoire. Je ne savais plus où j'étais. N'étant plus qu'un enfant, entièrement nu et seul dans cette soirée glaciale d'hiver, j'avais fait la seule chose que je pouvais faire... Pleurer. Je pleurais de toutes mes forces, grelottant de froid au point de me recroqueviller sur moi-même dans l'espoir de me réchauffer un peu. La porte de la maison s'ouvrit brutalement et mon regard avait croisé celui humide de la femme. Je ne savais plus qui elle était. Je ne savais même plus qui j'étais ! Dans un silence que seuls mes reniflements venaient gêner, elle m'étudia longuement. Je n'étais pas son fils. Les cheveux blancs comme les grues de papier et les yeux dorés comme le lien qui les unissait, je ne ressemblais pas tout à fait au commun des mortels et, pourtant... Je m'étais retrouvé blottit dans les bras chauds et débordant d'amour de cette femme. Mes pleurs avaient reprit. Les siennes s'étaient ensuite ajoutées aux miennes.

Je n'ai jamais réellement su comment cette femme me percevait. Étais-je pour elle la réincarnation de son enfant perdu ? Un second fils adopté ? Ou une sorte de cadeau offert par les Dieux ? Quoi qu'il en soit, j'étais certain d'une chose. Cette femme m'a aimé comme son propre enfant. C'était si naturel pour elle, que je ne pouvais que lui retourner ses sentiments. Il n'y avait nul doute en moi, cette femme était pour moi ma mère et je l'aimerais toujours comme telle.

Mon enfance fut particulièrement heureuse. D'une nature joyeuse, je débordais toujours d'énergie et, aussi honteux soit-il de l'avouer avec le recul... Je n'étais pas facile à vivre ! J'étais un enfant qui passait le plus clair de son temps à courir dans tous les sens, cherchant constamment de nouvelles choses à observer, grimpant régulièrement sur tout et n'importe quoi, fouillant toujours partout afin de trouver de nouveaux jouets et trésors, créant le désordre sur son passage, riant sans cesse pour un rien et gardant toujours un sourire innocent sur ses lèvres malgré son talent incontestable pour transformer une maison bien ordonnée en un océan de désordre. Si ma mère n'avait pas une minute à elle, elle était heureuse. Combien de milliers de fois me l'a-t-elle dit ? De part mes attributs peu communs, comme mes cheveux blancs et mes yeux dorés, ma mère évitait soigneusement de me dévoiler aux autres humains. Lorsque j'insistais pour l'accompagner en ville et qu'elle cédait, elle m'habillait toujours d'une grande capuche, cachant parfaitement ma petite bouille. Je n'ai jamais été à l'école comme les autres enfants. Ma tendre mère s'était occupée elle-même de mon éducation. Dans cette petite maison reculée à la campagne japonaise, elle m'avait enseigné tout ce qu'elle savait. Des choses essentielles comme l'art de l'écriture jusqu'aux choses, beaucoup moins essentielles... Dont j'aurais aimé me passer. Comme la cuisine et la couture... Ma mère était une couturière de talent comme de profession. Souvent, j'étais l'heureuse victime de ses élans d'inspiration.

La période de mon adolescence ne fut pas différente de celle des autres garçons de mon âge. Une période en proie au doute et aux questions. Avec l'âge, j'avais fini par me souvenir entièrement de qui j'étais réellement, de ma nature surnaturelle ainsi que de ce cette dernière impliquait. La sensation de mentir, de tromper ma douce mère m'avait rendu terriblement malade. De la distance s'était créée entre elle et moi. Ma mère travaillait plus. Je sortais plus. On se voyait moins. Si quelquefois, je faisais la folie de me promener en ville, ne cachant rien de mes cheveux blancs et de mes yeux dorés, jamais personne n'était venu nous demander des comptes... Petit à petit, à force d'expérience, j'avais compris ce qu'impliquait être un esprit. Je suis un être qui se tient en équilibre sur la frontière qui sépare les deux mondes. De ce fait, il est très difficile pour les simples humains, de se souvenir de moi. Cette réflexion m'a ensuite amené à me demander en quoi ma mère échappait au drame d'oublier son propre fils? Il ne m'avait fallu que peu de temps pour trouver la réponse à cette question. Encore moins longtemps pour retourner me blottir dans les bras de ma mère, la suppliant de ne jamais m'oublier... Après ces épreuves, notre lien n'en fut que plus fort.

Inévitablement, le petit poussin avait fini par grandir, devenant cette contre-façon d'adulte que je suis encore aujourd'hui. Si j'étais toujours aussi énergétique, souriant et définitivement bordélique, j'avais commencé à comprendre une multitude de choses. Il m'en avait fallu du temps, pour enfin comprendre ma mère... En fouillant dans mes affaires, dans un large coffre de bois regroupant toutes mes petites possessions, j'avais retrouvé des couvertures et des vêtements appartenant à mon enfance, réalisant que tardivement que ma mère y avait brodé, à plusieurs reprises, des dessins représentants des grues du Japon... Précisément cette espèce. Dans le choix des couleurs aussi, on pouvait se référer aux plumages harmonieux de ces grands oiseaux. Je m'étais laissé croire, alors que je n'étais qu'un adolescent en trouble, que ma mère affectionnait tout simplement cet animal et ce, depuis toujours. Une simple coïncidence, vraiment ? Cependant... Avec le recul, j'avais compris qu'elle l'affectionnait tout particulièrement depuis mon apparition dans sa vie. Oui, vous y êtes. Ma tendre mère savait. Depuis le début, elle sait que je ne suis pas humain.

Même sur son lit d'hôpital, malgré les mauvaises nouvelles des docteurs, elle ne m'en avait jamais rien avoué. J'étais son fils, rien d'autre. Et c'était pour moi, le plus beau des cadeaux et le plus précieux des honneurs. Lors de notre dernière année ensemble, notre petite maison, ce doux foyer proche du lac Akan, fut remplacée par une chambre d'hôpital à Aomori. Ma mère souffrait d'une maladie grave et, si ma présence à ses côtés avait repoussé jusqu'ici le mal, un Tsuru ne peut pas guérir des maladies. À plusieurs reprises, ma mère m'avait demandé de partir, d'aller faire ma vie comme tous les jeunes hommes de mon âge. Je lui avais ri au nez, prétextant que j'étais bien trop peu débrouillard pour m'en sortir sans elle. Elle dormait beaucoup. De plus, en plus. Un soir, alors que je commençais à somnoler sur la chaise sur laquelle je veillais sur elle, ma douce mère s'était réveillée pour exiger de me parler sérieusement. Sur le moment, j'avais pensé qu'elle souhaitait aborder le fait que je ne suis pas humain... Je m'étais trompé. Elle s'était alors lancée dans un récit de sa vie, de sa vie depuis mon apparition lors de ce lointain et mordant hiver. Elle m'avait alors rappelé bien des souvenirs, des tournants de notre vie, des moments drôles, des instants de peine, mais aussi tant de nos aventures à la campagne... Elle ne cessait de répéter combien elle m'aimait. De toute sa vie, elle m'avait confiée n'avoir qu'un seul et unique regret. Celui de ne pas avoir plié mille grues afin que quelqu'un puisse veiller, à son tour, sur son fils adoré. Elle m'avait ensuite demandé de ne pas pleurer, mais c'était là tout ce que je pouvais faire... Pleurer. Au petit matin, elle m'avait quitté. Le fils de madame Sakamoto, cette brave femme souriante qui habitait une petite maison à la campagne d'Hokkaido, à proximité du lac Akan, ne sortit jamais de cette chambre d'hôpital. À vrai dire, tout le monde avait déjà oublié son existence.

Certaines personnes, ce jour-là, virent un grand oiseau blanc prendre son envol depuis une fenêtre de l'hôpital général d'Aomori.

Joueur

Pseudo : Sey
Fiche joueur : J'en ferais une.
Commentaire : « Certes on n'a jamais rien vu de plus majestueux, chaud, murmurant, fort, gracieux, élégant, érotique, puissant et féminin qu'une grue. Je pense qu'on peut aisément retirer quelques mots... »

Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
Sauter vers: