Izaya sifflotait, assis dans la salle des coffres de la banque de Shibuya. Voilà quarante minutes maintenant qu’il s’amusait à ficeler des billets à des ballons à héliums, tous attachés à son fouet qui de par sa masse les maintenait au sol. Ha ils n’allaient pas s’ennuyer dans la rue aujourd’hui. Une envolée de ballons accompagnés d’un joli cadeau vert, qui tomberait là où le vent le voudrait. Cette idée était venue au brun en regardant simplement un enfant courir après son ballon dans un parc, deux rues plus loin, tandis qu’il réfléchissait à son prochain coup tout en se faisant passer pour un magicien de rue.
Le magicien était rentré en toute discrétion dans le grand bâtiment, n’attirant l’attention que d’un simple garde qu’il avait poussé dans un autre coffre, le coinçant à l’intérieur. Le pauvre était probablement chercher un moyen de sortir maintenant. Les caméras désactivées au préalable, il pouvait prendre tout son temps pour faire son coup. Faut dire qu’il avait mis du temps à préparer ce coup-là. Plus d’une semaine et demie, un record pour lui. Comment ça c’est peu ? Izaya y passait tout son temps il faut dire, avec une minutie certaine.
Tout ce coup se faisait dans la discrétion et la durait. Le magicien était obligé de prendre en compte le temps qu’il lui faudrait pour toucher la moindre chose, ce qui était assez pénible. S’il savait utiliser son don comme il le fallait, l’homme au chapeau blanc serait sans doute déjà dehors. D’un autre côté, s’il savait utiliser son don, il ne serait certainement pas un criminel.
Donc Izaya sifflotait, amusé. Du moins il essayait de se dire qu’il s’amusait, galérant à bêtement attraper une liasse de billet dans un des coffres. Passer la main au travers des petits portes, c’était chose facile, mais y toucher quelques choses, c’était une autre histoire. C’était un exercice bien compliqué qu’il s’était donné là. Rendre tangible juste une partie de son corps, quel enfer. Il dû se retenir quelques fois de ne pas simplement détruire tous les coffres d’un coup de fouet. Il gagnerait un temps fou, mais aussi toute discrétion. Et ce n’était pas son but. C’était un jeu de patience, en plus d’un entrainement pour lui. Et si tout venait à se dégrader, il pourrait facilement attraper les ballons déjà prêts et sortir dans la rue comme ça. Il en avait déjà une trentaine, bien chargée, mais l’envolée serait bien maigre. Il se donna une vingtaine de minute en plus, il commençait à prendre le coup de main et à aller plus vite. En espérant que personne ne vient le déranger pendant ce temps.
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Mar 27 Fév - 20:32
La Grande Envolée L’infiltration aurait dû être plus compliquée. Il y aurait dû avoir un ou plusieurs gardes, des caméras à désactiver, des portes à déverrouiller… Pas un chemin aussi calme qu’une balade au parc. Tout était prévu depuis des jours, jusqu’à la moindre seconde du déroulé de l’opération. Sauf que je n’ai plus besoin de tout ça, et qu’il me faut improviser sur le tas. Pas le genre d’improvisation compliquée, où c’est galère de s’adapter. C’est plutôt le genre tellement facile que c’en est déroutant. Déroutant et décevant, car ça fait du bien d’avoir un peu de difficulté de temps en temps. Là, je n’ai qu’à marcher jusqu’aux coffres, l’une de mes mains tenant une arme à feu par précaution. La personne m’aura facilité le travail, je ne vais pas cracher dessus et faire demi-tour.
Je regrette tout de même de ne pas être arrivé premier. Qui sait quel genre d’individu m’a devancé… C’est peut-être un mec hyper baraque, du genre bien flippant et ultra violent. Oh, je m’en sortirai très bien si je tombais face à ce type de personne, mais ça ne me rassure pas pour autant ! Je ne peux pas toujours compter sur mes talents et ma dextérité, parfois le hasard parle. Et pas en de bons termes. Quoiqu’il en soit, je m’attends un peu à tout. Surtout aux négociations, parce qu’il est hors de question que je parte les mains vides. La salle des coffres n’est pas difficile à trouver quand on a fait des repérages avant et qu’on a les plans en tête, j’y arrive sans problème peu de temps après être entré dans la banque.
Je m’attendais à tout, sauf à voir des billets accrochées à des ballons… Bouche bée, je fixe le type présent, qui a une main dans le coffre, à travers la paroi. Je ne tarde pas à redescendre, secouant la tête pour m’éclaircir l’esprit. Je baisse mon arme que j’avais braqué en apercevant le gars, et me précipite vers les ballons pour récupérer les billets sans attendre.
« Eh !! Mais t’es un malade, tu gâches des billets là ! »
En plus je reconnais ce type, c’est le criminel qui se donne vachement en spectacle. Je sais pas si c’est une bonne chose d’être tombé sur lui. Pour le butin, c’est mauvais. Pour le reste, c’est positif (je crois?), même si je défais tout son travail en détachant les billets des ballons et que je n'ai aucune idée de sa réaction.
Le magicien avait toujours du mal a bien s’entendre avec les autres criminels, pour la simple raison qu’ils n’avaient absolument pas la même idée en tête. Et voir ce gus saloper tout son travail par pure cupidité…. Izaya ne put retenir un soupir de dégout. Il se cassait pas la tête depuis presque une heure tout ça pour qu’un idiot gâche tout.
-« Au lieu de pourrir mon boulot tu pourrais aussi t’ouvrir un coffre et te servir. Ce n’est pas comme si la banque était vide… »
Jamais Izaya n’aurait eu le temps de tout attacher à des ballons, il n’était pas fou. Et puis ruiner les gens totalement, ce n’était pas tout à fait son but. Bon s’il pouvait pourrir la vie de quelques patrons véreux, c’était avec plaisir, mais cette fois-ci, ce n’était pas son objectif.
Tout naturellement, il tira son fouet vers lui d’un coup sec, emportant tous les ballons qui y étaient accrochés hors de portée immédiate de son « collègue ».
Le plus énervant, c’est qu’il avait perdu toute concentration. Il n’arrivait plus à attraper quoique ce soit dans ce fichu coffre. Après quelques derniers essais infructueux, il abandonna. Il prit bien soin de perdre complètement tout concentration, c’est-à-dire d’arrêter de réfléchir à ce qu’il faisait avec son pouvoir, pour redevenir complètement intangible, lui, son fouet, ses ballons et par conséquent l’argent. Qu’est-ce que c’était pratique mine de rien. Un peu fatigant mais pratique.
Enfin l’homme à la cape noire se leva, se dressant sur ses jambes pour s’étirer. Cela serait un petit spectacle donc. Tout ça à cause de l’autre... Il aurait presque envie d’activer l’alarme juste pour l’embêter.
-« Franchement, quelle était la probabilité que je tombe sur quelqu’un comme toi pendant un coup ? Je n’ai vraiment pas de chance… »
Il avait quoi, 40 ballons, moins avec ceux que le type au costume plus que bizarre avait décroché ? Bon, ça représentait une petite fortune déjà, vu la taille des liasses accrochées à chaque ballon mais quand même. Il aurait pu en faire tellement plus. Voilà un coup qu’il devrait refaire une fois plus entrainé.
Izaya réfléchit donc à faire passer ça pour un beau plutôt qu’à un truc à moitié fini. Peut-être passer par les égouts et tout faire apparaitre dans un parc. Cela serait joli dans un parc.
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Jeu 1 Mar - 15:56
La Grande Envolée Bien sûr que je pourrais ouvrir un coffre en me servir, j’ai tout le matériel nécessaire et je compte le faire plus tard. Cependant, ça me fait mal au cœur de savoir que ce type va répandre des billets dans les rues alors que les gens dehors n’ont pas bossé pour cambrioler la banque. Ça se trouve il va les lancer, et un mec plein aux as va les ramasser. Je sais pas mais quitte à les balancer à l’aveuglette, autant les donner aux plus démunis directement ou aux gens qu’il souhaite. De toute façon, je ne pourris pas bien longtemps son labeur, puisqu’il éloigne les billets d’un coup de fouet. Et ça ne sert à rien d’essayer de les attraper, je passe au travers dès le premier essai.
Avec un soupir déçu, je marche vers le premier coffre à ma droite. C’est bien beau de faire la causette, mais mes poches ne vont pas se remplir toutes seules. « Quelqu’un comme moi » ? Ayant à peine commencé l’opération, je me tourne vivement vers lui. Il est pas le seul à manquer de chance, on s’est foiré tous les deux !
« La même pour que je tombe sur un type comme toi ! T’es au courant que ça sert à rien ce que tu fais ? Tu vas jeter les billets dans la rue, les gens vont les ramasser, et qu’est-ce qu’ils vont faire ? Les déposer à la banque dans la plupart des cas. Et qu’est-ce qu’on fait là ? On braque une banque, récupérant ainsi les billets que tu avais jeté dans la rue. En se donnant plus de mal qu’une simple promenade arrosée d’oseille. »
Non parce qu’en soit, l’idée du lâcher de ballons est bonne, j’adore, ça peut être très beau. Mais comme je viens de lui dire, ça ne sert à rien d’un point de vue criminel. J’ai de quoi ouvrir les coffres, j’ai prévu mon coup et je pourrais le faire directement, s’il n’y avait pas l’autre à côté. J’ai aucune confiance en lui et pas tellement envie de me retrouver coincé derrière une grosse porte. Raison pour laquelle j’entrave les rouages avec du chewing-gum avant de me concentrer sur l’ouverture des petits coffres.
Cet homme ne comprenait rien à l’élégance d’un tour de magie. Il n’était qu’un criminel de plus qui voulait se remplir les poches. C’était sans doute pour cette raison qu’Izaya avait du mal à s’entendre avec ses congénères. Ils n’avaient pas la même vision. L’homme au chapeau blanc allait juste garder une poignée de billet pour lui, de quoi vivre confortablement jusqu’à son prochain crime. Si vraiment il avait besoin de se financer, et bien il ferait un vol bien plus discret, sans alerter qui que ce soit. Le magicien claqua de la langue. C’était vraiment agaçant.
-« C’est là que tu ne comprends rien mon cher. Ce n’est pas le crime qui compte, mais le tour qu’il y a derrière. Les gens en n’ont rien à faire que tu pilles la banque. Au mieux ils te trouveront méprisant. Encore un vaurien qui se sert de manière égoïste. Je fais plus rêver les gens moi. C’est tout ce qui compte en fait. Je me faciliterais grandement la vie si je faisais comme toi, je t’assure. Disons que nous n’avons pas le même point de vue donc… »
Izaya n’insista pas trop. C’était souvent bien trop difficile de raisonner les criminels à propos de son art. Ils le prenaient pour un clown, un fou qui se baladait le visage à découvert, un insouciant qui se croyait libre de faire comme il lui plaisait. Toutefois, le magicien reprit son sourire. Il aimait bien le tour qu’utilisait son compagnon de fortune pour bloquer les rouages. Déjà le brun imaginait 56 tours qu’il pourrait faire avec un truc comme ça. Puis on lui rappela qu’il était persona non grata ici.
-« Et bien je crois que je vais rester finir mon tour si tu veux bien. Je te laisse ton coté, je reste du mien. Ce n’est pas comme si j’allais vider la banque avec ce tour. Je m’y serais pris autrement sinon. Donc faudra faire avec moi encore un petit moment. J’espère juste que tu n’as pas trop attiré l’attention. »
Ce n’était pas ses quelques ballons qui allaient fasciner le public, il fallait l’avouer. C’était même un peu ridicule. Donc il se décida à continuer encore un peu. Ce n’était qu’un plaisantin qui vidait un bout de coffre. Il n’y avait pas à s’inquiéter pour le moment. Et au pire, Izaya pourrait s’échapper en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
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Mar 27 Fév - 18:03
