Ou suis-je... ? Cet endroit... Je n'ai rien vu de tel auparavant... Ai-je réussi ? Atteindre mon « moi intérieur »... ? Il y a quelques secondes, je pouvais encore sentir la fraîcheur du vent, le doux parfum des fleurs avoisinantes. Je pouvais entendre les enfants jouer dans le parc dans lequel j'ai décidé de méditer. Et maintenant... Plus rien. Je ne vois qu'un long couloir sombre. Humide, aussi, quand j'y pense... J'ai l'impression d'être dans un tout autre endroit. Je peux me déplacer, regarder autour de moi. Comme dans la vraie vie. Es-ce que je me suis fait droguer à mon insu ? Non...
Tandis que je continue à marcher dans ce couloir ou seul le bruit de mes pas résonnent, je pouvais entendre un rire. Et une voix beaucoup trop familière pour moi. Je pouvais sentir la chair de poule venir à grand pas. Je deviens comme... Paralyser. Avant de le voir... « L'autre »... Il se tient fièrement, devant moi, en rigolant. Cependant... Il semble... Enfermé dans une cage qui semble impossible à ouvrir. Sans verrou ni cadenas.
- Tu commences à avoir un peu de courage pour venir me voir ici... Natalia... Hu hu hu...
Son rire ne fait que me glacer le sang, cette voix sorti tout droit des enfers ne m'avait clairement pas manqué. Mes mains sous ma gorge, les bras serrés contre mon propre corps. Je le regarde, sans dire le moindre mot, beaucoup trop... Impressionné
- Ne reste pas planté là, dis quelque chose. Ou libère moi que je m'amuse !
Serrant les dents, je prends mon courage à deux mains et le regarde droit dans les yeux une fraction de seconde avant de les détourner rapidement de cette vision cauchemardesque.
- Je... Je ne suis pas là pour te libérer...
- Hm... ?
- Je suis là pour... Pour...
- Me maîtriser... ? Me contrôler ? Je le sais.
Restant muette, je me contente de regarder la bête s'attraper aux barreaux de ses multiples bras en me regardant :
- Ne pense pas que... Je te laisserais prendre le contrôle sur mes pouvoirs. Du moins, pas pour l'instant. Ton père a peut-être réussi « l'exploit », mais tu es très loin de ce que je souhaite.
Avalant ma salive par surprise, je n'ose même pas me rapprocher de ce démon
- Mais comment vous...
- On est dans le même corps, je n'ai beau pas être là constamment physiquement à ta place, je reste présent, ici... A voir ta vie barbante sous mes yeux. On pense pouvoir te sauver hein ? Que tu sois capable un jour de contrôler ce pouvoir phénoménal en toi ? J'ai un secret à te dire... Tu auras rien tant que je ne le déciderais pas... Maintenant... DISPARAIS !!
Dans ce hurlement, le souffle de la bête m'envoie voler par le couloir dont je viens d'arriver avant de me réveiller brutalement dans le jardin. J'ai certainement dû crier dans mon retour à la réalité vu le regard de certaines personnes. La sueur froide au front, je commence à ramasser mes affaires pour partir.
Retour à la réalité J’ai failli tuer cinq gamins, deux vieux, et un couple en jouant avec mon chien. Ce n’était pas voulu, d’autant plus que j’ai mobilisé mes compétences en tir pour tirer loin des gens, mais il y en a partout ! Impossible, donc, de ne toucher personne. Et impossible pour Fourchette d’éviter tout le monde. C’est pour ça qu’elle a sauté sur le couple allongé dans l’herbe, manquant d’éborgner le bonhomme. Y’avait pas la place. C’est pour ça qu’un gamin s’est pris un bout de bois, et que j’ai dû tailler direct pour pas me faire étriper par sa mère. Je m’en tire plutôt bien, le parc est tellement grand qu’on ne me voit pas forcément. C’est après avoir marché sur la main d’une vieille (un cadavre le truc), que j’ai décidé de me poser tranquillement. Et loin.
La journée avait pourtant bien commencé, toute en douceur. Il a fallu que je décide d’aller au parc, que Fourchette soit motivée à sortir, et que j’ai la bonne idée de jeter des branches dans la gueule des gens. Je ne l’ai pas fait exprès, bien sûr, mais le hasard, le vent, les gens, le chien… ça rend certains accidents inévitables. Maintenant, il est clair que rien ne m’arrivera, à rester ainsi allongé dans l’herbe. Dire qu’il y a des gens pour passer la journée comme ça, à faire la larve. En soit, ce n’est pas désagréable, mais vite ennuyant. Je préfère être occupé, ne pas donner de répit à mon cerveau. Raison pour laquelle Fourchette est là. Ma sœur faisait aussi bien l’affaire, sauf qu’il fallait quelqu’un pour tenir la boutique.
Je ne mets pas longtemps à bouger pour reprendre ma promenade, sentant que je ne résisterai pas plus à une petite sieste en plein parc. Et vu les gens que j’ai fait chier, je ne préfère pas m’endormir ici. Je continue donc mon chemin, jusqu’à ce qu’un cri interrompe les promeneurs. Plusieurs personnes tournent la tête vers l’origine du bruit, une jeune fille qui n’a pas l’air très en forme. Spontanément, histoire de voir si elle va bien, je m’approche d’elle avec Fourchette sur les talons. En espérant qu’elle n’a pas peur des chiens.
« Hey ! T’as besoin d’aide ? »
Le criminel le plus crédible du monde lorsqu’il est en civil, franchement. Mais bon, je ne me vois pas rester les bras croisés, même une question de rien du tout peut aider. Sauf si elle est pas bien dans sa tête, ou qu’elle est pas sympa. Après, c’est qu’une gamine.
Tandis que je range mes affaires, je fais à moitié tomber mon carnet avec des feuilles volantes à l'intérieur ou se trouve mes dessins. « Peste » criais-je dans ma tête. Cependant, par expérience, j'arrive à rapidement à tout récupérer avant d'entendre la voix d'un inconnu s'intéressant à mon cas.
- Hein ? Qui ? Moi ? Je... Oui, oui, tout va bien ! Enfin... Je pense, j'imagine.
Assez craintif, je me redresse comme un i en lui disant ça et le regardant sans pour autant le détailler, reculant de quelques pas avant de me cogner le derrière du crâne. Pestant de nouveau un petit peu en russe l'équivalent de « ça fait mal » avant de regarder l'homme puis le chien qui semble vigilant à mon sujet. Es-ce qu'il le sent « lui » ? Je n'ai pas l'habitude de côtoyer des animaux à vrai dire...
Regardant de nouveau l'interlocuteur, je le détaille un peu plus maintenant, un peu coincé contre mon arbre et lui en serrant très fort mon sac contre ma poitrine. Il a l'air bien plus vieux que moi en tout cas, peut être qu'il est en fin d'études ou alors il a déjà un travail. Réflecion faite, il doit bosser pour avoir son propre chien j'imagine...
- Je... Non non j'ai pas de problème avec quelqu'un...
Il a l'air bien plus vieux que moi en tout cas, peut être qu'il est en fin d'études ou alors il a déjà un travail.
Mais j'ai clairement un problème avec une chose que je ne contrôle pas, la différence est là. Me détendant un minimum, c'est-à-dire, relâcher un tout petit peu mon sac mais toujours le gardant contre ma poitrine, je le regarde dans les yeux timidement.
- J'ai... J'ai crié, c'est ça... ? Je... Désolé, j'étais en intense... Réflexion... On va dire...
Non parce qu'expliquer que j'ai fait un voyage intérieur dans mon esprit et que ça m'a permis de voir un espèce de démon ignoble qui se base sur la Terreur enfermé dans une cage... Ça va pas spécialement être crédible et je vais juste avoir le droit à un aller simple à l’hôpital psychiatrique le plus proche... Déjà, que je suis suivi par un psychiatrique et un homme du gouvernement pour me calmer si je fais une crise... Je ne veux pas... Que ça empire...
- Navré de vous avoir causé du soucis... Je... Je m'appelle Natalia... Natalia Parlimov.
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Mar 27 Fév - 18:19
Retour à la réalité Oulah, je ne m’attendais pas à cette réaction. Elle ne répond pas à ma question et agit comme si j’allais la bouffer. C’est le chien qui fait cet effet ? Fourchette n’a pas vraiment la carrure d’un molosse, on dirait seulement qu’elle est constamment débile. En général, ça rassure les gens ! Sauf que là, maintenant, elle se montre un peu méfiante. Wtf Fourchette, la fille devant nous est suffisamment perturbée pour que tu t’y mettes. Je recule légèrement en voyant le malaise de la fille, caressant au passage la tête du chien pour le détendre. Elle est probablement au lycée, peut-être à l’académie. Y’a tellement de monde qui passe par là que c’est la première option me venant en tête.
Perplexe face à son comportement, je finis néanmoins par lui sourire. Je secoue la main, comme pour balayer la stupidité de ses paroles. Ce n’est pas utile de s’excuser, elle n’a dérangé personne. Ou alors très peu de monde.
« Eh, détends-toi, je voulais juste savoir si ça allait… ! Moi c’est Tristan Saturnino. T’es russe ? Et oui, t’as crié, ta réflexion devait être sacrément profonde pour te mettre dans un état pareil. Quoiqu’il en soit, tu ne m’as pas causé de soucis. »
En revanche, on dirait que moi, je lui en ai causé. Son attitude craintive n’a rien de très avenant, et j’ai pas vraiment envie de savoir ce que pense les passants en voyant la scène.
« Après, je vais pas te manger. Le chien non plus. Oh, attends, t’as peut-être peur des chiens ? Mais t’en fais pas, celui-là est cool ! »
Comme si ce genre de mots pouvait aider. « T’as peur des araignées ? Non mais t’inquiète, ma mygale est sympa ! », y’a pas mieux pour mettre à l’aise. Surtout que Fourchette n’attend pas ma permission pour aller renifler l’inconnue, et je dois l’empêcher de lui sauter dessus.
Assez gênée en écoutant l'homme, je replace une mèche de cheveux derrière mon oreille en le regardant du coin de l'oeil. Finalement, il n'y a pas de quoi s'inquiéter, mais je suis tellement craintive de base que tout me fait peur. Regardant de nouveau le chien qui semble se calmer grâce au contact de son maître. Je réponds à sa première question sur mes origines.
- Je suis russe en effet, enfin... D'origine russe. Je suis née ici, à Tokyo, mais mes parents m'ont appris l'amour de la « mère patrie » donc je suppose que je suis russe au fond...
Mettant la bandoulière de mon sac sur l'épaule, je me détends un peu en mettant les mains jointe devant moi en me tortillant un peu les épaules de façon gênée.
- Hm... Je n'ai pas... Spécialement peur des chiens, mais... Disons que je fais un peu trop attention à tout par... Expérience, on va dire.
Souriante, très légèrement, je regarde l'homme dans les yeux qui semble vouloir me mettre en confiance un minimum. C'est donc avec mon visage plus ou moins rassuré que je reprends la parole :
- Je suis ravi de faire votre connaissance Tristan.
Quand il parle de rentrer chez moi, j'ai comme un petit air maussade qui apparaît sur mon visage..
- Chez moi... Dis-je doucement
Il est vrai que mon « chez-moi » c'est l'académie maintenant et que je ne peux pas spécialement aller dehors sous surveillance. Je suis actuellement en train de faire une entorse à l'accord sur ma personne d'ailleurs, mais... J'avais besoin de prendre l'air, et seule. Pas avec un gars qui me surveille tout le temps.
- Je... Je vais me débrouiller, je... Je suis une grande fille ! Hein.. ? Enfin... C'est ce qu'on dit... De toute façon, je ne suis pas très loin, je vis à l'académie. Après, si... Si vous voulez m'accompagner.. Je... Je ne vous empêcherez pas... J'ai... Pas grand monde à qui parler...
Mais qu'es-ce que je suis en train de dire moi ?! Je dérape complètement, putain, je dois être rouge pivoine à l'heure qu'il est... Regardant mon portable, je vérifie l'heure et si je n'ai pas de message avant de remarquer que j'ai passé beaucoup de temps sous méditation et que je ferais mieux de rentrer maintenant ! Commençant un peu à me déplacer en crabe tout en regardant l'homme.
- Je.. Je ferais mieux d'y aller, merci quand même !
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Mar 27 Fév - 22:11
Retour à la réalité Elle n’a plus l’air d’avoir très peur. À la place, c’est surtout de la gêne qui se manifeste. Décidément… ça pourrait finir par me gêner moi aussi. Cependant, au lieu de montrer le moindre signe d’agacement, je lui offre un sourire encourageant pour l’aider à parler plus facilement, tout en l’écoutant avec attention. « Faire attention à tout par expérience » ? Faut vraiment avoir vécu de sacrés choses pour en arriver là à son âge. Remarque, j’ai passé plus d’un an à psychoter de me faire arrêter à cause d’un braquage qui a mal fini… ça peut aller très vite. Si elle prend de l‘assurance au fur et à mesure qu’elle parle, un air morose apparaît bientôt sur son visage.
Mon visage, quant à lui, affiche plutôt le questionnement. Un problème avec sa maison ? Ou avec l’académie, puisqu’elle y vit ? D’ailleurs, je suis plutôt fier de moi d’avoir deviné qu’elle était étudiante là-bas, même si ce n’était pas compliqué ! Je ris quand elle me propose de l’accompagner, tout à fait partant pour lui tenir compagnie jusqu’aux portes de l’académie. Alors, quand elle commence à se déplacer, je fais un petit signe à Fourchette pour lui indiquer qu’on accompagne la jeune fille. Le chien me comprend, forcément, il est super intelligent.
« Allez, je t’accompagne, et je promets de pas te ralentir ! L’académie te plaît ? T’avais pas l’air très enthousiaste en parlant de chez toi, c’était bizarre. Enfin, n’en parle pas si tu n’as pas envie. »
Je commence à marcher puisqu'elle a l'air pressée, sachant parfaitement le chemin qu’il faut suivre, tout en faisant attention à ce qu’elle soit à côté de moi.
Marchant d'un pas rapide, je pensais pas que Tristan allait me suivre, mais si, d'ailleurs il fait en sorte de pas « me ralentir ». Quand il se met à poser des questions à mon sujet et sur l'académie. Je ralentis un peu le pas, voir beaucoup, avant de me retrouver à coté de lui, tête baissée en lui répondant :
- Je... L'académie n'a pas été un choix à vrai dire... J'y suis forcée pour tout vous dire... J'avoue que... Je n'aime pas trop en parler, même à mon psychiatre je dis pas tout. Je suis désolé...
Reniflant un peu, je me retiens de pleurer pour un rien encore une fois avant de le regarder. Et si je lui en parlais... ? Il est gentil avec moi après tout, et cherche pas à m'examiner comme le psy... Il aura de meilleur solution à me proposer vu qu'il est un ancien élève...
- Je... Je doute que je fasse un jour une bonne héroïne... Surtout vu mes... Capacités... On veut me forcer à maitriser ce don que je ne contrôle pas et que je ne sais pas comment faire. Comme ça, sans réel conseil ou autre... Les études ne sont pas un soucis, mais le cadre oui... Je suis en prison... Normalement, là... je devrais être surveillé pour pas que je fasse de bêtises ou qu'une « crise » se déclenche... Je suis qu'un danger public et un boulet...
M'arrêtant, je me mets à fondre en larme silencieuse en reniflant. Parce que c'est comme ça qu'on me voit, et comme ça que je me vois aussi. Une monstre... Il va certainement pas comprendre, mais si je lui disait d'aller chercher sur Internet « Ragnarok Tokyo »... Il trouverait le carnage que j'ai pu faire avec « l'autre »... Reprenant le pas mais bien plus rapide, je finis ma parole a moitié incompréhensible par les pleures.
- Vous feriez mieux de me laisser, je... Je veux être seule...
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Ven 2 Mar - 21:40
Retour à la réalité Oups, elle pleure. Je n’attendais pas à ce qu’elle me livre ses pensées puisqu’elle avait précisé ne pas vouloir en parler. Je n’ai pas non plus insisté, respectant son choix. J’allais même dévier la conversation sur autre chose ! Ou alors j’aurais compté sur Fourchette, je sais pas. Dans tous les cas, il y avait moyen de détendre l’atmosphère… Oh, je ne m’attendais pas non plus à ce qu’elle me parle autant, à moi qui suis un parfait inconnu pour elle. Cependant, j’aime bien et je comprends, c’est souvent plus facile de parler à des gens qu’on est sûr de pas revoir. Et parfois, on fait le pire choix de sa vie ainsi. Ce qu’elle ne fait pas, bien sûr, parce que je suis cool, et vachement sympa de l’écouter alors qu’au fond je m’en fous un peu.
Quand elle dit qu’elle veut être seule, je secoue la tête et pose ma main sur mon épaule en un geste se voulant rassurant. Les mots que je lui dis ensuite sont sincères, mais pas exacts dans les faits. Cet « ami proche » dont je parle n’est autre que moi, sauf que je ne risque pas de le lui dire.
« Tu veux peut-être rester seule, mais c’est pas forcément la bonne solution. Ça fait du bien de parler même si c’est difficile à admettre. En tout cas, sache qu’on peut pas tout contrôler, et que ça viendra avec le temps. Et tu peux pas te traiter de monstre comme ça ! T’as fait des erreurs ? Ok, ça arrive à tout le monde. C’était grave ? Ça arrive aussi. J’avais un ami proche qui a fait une erreur bête, y’a eu des morts. La notion de danger public, il connaît, il en parlait souvent. Celle de boulet aussi. Mais ça veut rien dire. Il est passé au dessus, comme quoi on peut s’habituer à tout ! »
ça veut quand même dire qu’il y a des gens plus cons que d’autres et qu’on y peut rien. Je lui souris avant de continuer.
« C’que je veux te faire comprendre, c’est que tu peux pas forcer les choses, ou laisser les autres forcer, et parfois tu peux pas les éviter. Faut les accepter avant de pouvoir aller plus loin et… Oh putain ça fait tellement bateau ce que je suis en train de dire ! Sérieusement, ça craint. Le pire c’est que t’en as probablement rien à faire. Bref, va à ton rythme, c’est le plus important. Détends-toi, fais du yoga au pire, ou alors un doigt d’honneur aux autres. Y’a pas mal de solutions pour t’aider. »